La Champagne se rajeunit ! Depuis quelques années, on assiste à une transition générationnelle : les enfants de vignerons s’impliquent de plus en plus dans la gestion des domaines familiaux. Plus concernée par l’environnement, branchée marketing et réseaux sociaux… Place à la nouvelle génération !
Pour ce deuxième épisode de « Vigneron Nouvelle Génération », direction Villers-Marmery pour rencontrer Mathilde Margaine, vigneronne ultra-dynamique et connectée, arrivée sur le domaine familial en 2018.
Le jeu de la transmission

Situé sur la Montagne de Reims, le Champagne Margaine n’est pas un domaine comme les autres. Son encépagement quasi-exclusivement en Chardonnay le démarque déjà de ses voisins, plutôt adeptes de Pinot Noir. Le ton est donné : nous avons affaire à une famille atypique. Mathilde représente la 5ème génération. Impliquée dans le domaine depuis toujours, elle a hérité de la passion et du goût du travail de son père.
Dès le début, il semble alors évident pour elle qu’elle reprendra le domaine familial un jour. Mais avant cela, Mathilde a soif de découvertes, et décide d’aller faire ses armes ailleurs.
Le goût de l'apprentissage

Après le bac, Mathilde se dirige vers une école de commerce et voyage aux Pays-Bas puis en Australie avant de revenir en France, à Dijon, et d’y entamer un Master en Commerce International des Vins.
C’est au détour d’un verre dans un bar rémois que tout s’accélère pour Mathilde. Elle y rencontre Godefroy Baijot, Directeur Export de la maison Besserat de Bellefon, qui lui propose un stage. Eh oui, le vin crée des liens ! Cette rencontre la mène jusqu’aux Etats-Unis, où elle occupe le poste de Brand Ambassador pour la marque pendant un an, avant de revenir à ses racines, à Villers-Marmery.
De retour en Champagne, Mathilde concentre beaucoup de son temps à l’apprentissage et au perfectionnement de la partie technique, un aspect tout aussi important de son métier.
Vigneronne et connectée
Mais Mathilde ne s’arrête pas là et s’attaque à la communication à travers la refonte du site internet et la création des réseaux sociaux. « Je veux parler du domaine et des vins de manière simple, décomplexée et fun » explique-t-elle.
Et nul doute qu’elle y arrive ! Présentations des cuvées en vidéo, dégustations lives et défis entre amis vignerons sur Instagram*, Mathilde incarne parfaitement cette génération de vignerons branchée. Une belle manière de mettre son métier en valeur, à la fois authentique et décalée.
*On vous invite d’ailleurs à aller voir sa vidéo Artisan’s Challenge, disponible sur son compte @mathildemargaine, pour un petit cours de sport à la maison, ça vaut le détour !
Le partage et l’émotion avant tout

Mathilde nous a accordé un dernier moment pétillant, où elle nous parle des émotions que lui procure le vin. Cette passionnée aime profiter de la vie et de chaque moment partagé autour d’une belle coupe.
- Quel grappeuse es-tu ?
Je suis une épicurienne : j’aime la bonne nourriture, le bon vin et les bons copains. En tant que vigneron, nous travaillons de longues heures chaque jour et ce n’est pas toujours facile. Donc finalement, tout ce que nous voulons c’est donner et prendre du plaisir.
- Quel est ton accord met et champagne Margaine préféré ?
Nous faisons des choses assez tendues, avec beaucoup de féminité qui accompagnent très bien le poisson. Étant une grande fan de sushis, j’aime beaucoup en manger accompagnés de la cuvée M en réserve perpétuelle. Simple et efficace !
- Quel est ton moment préféré pour partager une coupe ?
J’aime beaucoup les couchers de soleil, et il y a beaucoup d’endroits magnifiques pour en voir en Champagne. Je dirais donc avec des amis, devant un coucher de soleil.
- Quel est ton endroit préféré pour en voir un ?
Le phare de Verzenay !
- Qu’est-ce qui t’émeut dans un vin ?
Ce que j’aime, quand je rencontre un vigneron, c’est d’abord l’histoire qui se cache derrière son vin. C’est ça qui rend la chose encore plus belle, au-delà du travail mené. J’ai par exemple été très émue lorsque j’ai visité le domaine Pommier, à Chablis. Partis de rien, ils avaient monté leur cuverie. Je fais partie de ces jeunes vignerons qui ont hérité d’une belle exploitation familiale et je suis très impressionnée par la volonté de ceux qui font des choses magnifiques par leurs propres moyens.
- Un vigneron champenois avec qui tu aimes échanger
En champagne, j’adore François Huré, qui est de très bon conseil. J’adore sa façon de voir les choses : le vin c’est d’abord du plaisir, un moment de partage et de bonheur. J’ai envie de cultiver ce côté-là chez moi aussi.
- Où te rencontrer ?
A Chigny les Roses, au Couvert de Vignes (le restaurant des copains Benjamin et Virginie) ou au Glue Pot, à Reims, j’y suis très souvent !