La taille est la première étape des travaux réalisés par le vigneron après la vendange, lorsque la vigne est au repos, et peut s’étendre du mois de novembre (à la chute des feuilles) jusqu’à fin mars. C’est un moment important pour la vigne, et même primordial pour son bon déroulement végétatif.
Alors cette année, je me suis lancée un défi : m’inscrire au Concours de Taille ! Je vous propose de partager avec moi cette folle aventure… Sécateur en main, coupe-souche sur l’épaule, bottes aux pieds et imper’ sur le dos, me voilà prête à tailler mes premiers ceps !
En classe pour la théorie
Retour sur les bancs de l’école pour revoir les bases. Et ce n’est pas toujours une mince affaire !
Si vous êtes un adepte de Grappers ou simplement un Champagne Lover, vous le savez : le cahier des charges de l’AOC Champagne est très réglementé. Et la taille n’y fait pas exception. Première étape, apprendre les différents systèmes de taille autorisés :
- La taille en Cordon de Royat,
- La taille en Chablis,
- La taille en Vallée de la Marne,
- La taille en Guyot (simple, double et asymétrique)
Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué, il faut savoir qu’il existe un type de taille pour chaque cépage. Par exemple, on préfèrera tailler les vignes de Pinot Noir et de Chardonnay en Chablis, en Cordon de Royat ou en Guyot. Quant au Meunier, il n’est pas difficile, tout lui convient ! Il est d’ailleurs possible (et même recommandé), d’analyser le sol pour définir le type de taille adapté à chaque parcelle.
« À la Saint-Vincent mets la serpe au sarment »
« Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars »
Et vous, quel est votre dicton ?
Dans les galipes pour la pratique
Les cours théoriques c’est bien, mais la pratique c’est mieux ! On remonte les manches et direction quelques parcelles de la Montagne de Reims pour pratiquer 2 types de taille : le Cordon de Royat et le Chablis.
Devant mon cep de vigne, comment ça se passe exactement ?
La taille consiste à couper les bois peu vigoureux, conserver les bois « fruits » qui permettront de produire les meilleurs raisins et à préserver l’équilibre de la vigne en évitant tout chevauchement. Première étape, donc : identifier le type de bois…
Accompagnée de mon sécateur, je coupe donc les bois superflus et taille les bois sélectionnés en prenant soin de conserver un certain nombre d’yeux (l’ensemble des futurs bourgeons). La sélection de ces charpentes et sarments permet de garder l’équilibre entre vigueur, fertilité et croissance de la vigne.
« On taille pour lier »
Une fois que tous les ceps de vignes seront taillés, il faudra les lier, c’est-à-dire attacher aux fils lieurs les bois laissés à la taille afin de les maintenir dans l’espace. Il faudra ensuite ébourgeonner, et donc retirer les bourgeons inutiles.
En définitive, si la taille de la vigne est une technique particulière, elle est aussi et avant tout un art. Je vous donne rendez-vous au mois de mars pour suivre mes aventures de taille !