Cette semaine, Grappers s’est rendu au Pressoir, caviste et bar à vin du Boulingrin, à Reims, pour assister à un salon professionnel organisé par Antoine Hugot (Antwines) et Maximilien Sausse (Vinema), agent de vignerons.
Nous avons profité de cet instant privilégié avec Antoine pour en savoir plus sur ce métier souvent méconnu du grand public et son importance dans le processus de distribution des vins et champagnes.
Peux-tu nous parler du métier d’agent ?
Antoine Hugot : Notre métier d’agent consiste à être l’intermédiaire entre un vigneron et une clientèle professionnelle de restaurateurs, de cavistes ou de bars à vin. Nous les représentons, nous vendons leurs bouteilles et sommes ambassadeurs de leur travail au quotidien.
C’est le meilleur moyen pour eux d’assurer un référencement de qualité chez ces professionnels car nous bénéficions d’un réseau fort sur des zones géographiques précises. Nous sommes en contact avec eux tous les jours, nous savons ce qu’ils attendent et ce que nous pouvons leur faire découvrir.
De leur côté, avec le travail mené aux vignes et au chai, les vignerons ont très peu le temps de s’occuper pleinement de leur distribution et n’ont pas ce contact au quotidien. À l’export, ils s’adressent à des importateurs pour distribuer leurs vins. Nous avons le même rôle en France.
Comment choisis-tu les vignerons avec lesquels tu travailles ?
A.H. : Il est important pour moi de travailler avec des vignerons ayant une conscience environnementale. Je ne cherche pas forcément de certification – s’il est certifié, c’est bien, s’il sait expliquer pourquoi, c’est encore mieux. Je recherche avant tout un état d’esprit et une philosophie. L’humain rentre également beaucoup en compte. Cela représente au moins la moitié de notre travail chaque jour. Nous soignons les relations avec nos vignerons : si ça match entre nous, si nous comprenons et adhérons à sa philosophie, nous aurons forcément envie de travailler avec lui.
Le dernier point est plutôt générationnel. J’ai 29 ans et j’ai envie de dénicher des vignerons de la même génération que moi : des jeunes qui sont en train de se développer, qui arrivent sur le marché professionnel. Le but est de trouver ces petites pépites, qui seront sûrement les grands de demain, et de les faire connaître.
Peux-tu nous parler de l’événement d’aujourd’hui ?
A.H. : Ça fait un moment que j’imagine ce salon. J’ai lancé mon agence il y a un peu plus d’un an maintenant et je voulais remercier les vignerons qui me suivent depuis le début. C’est aussi l’occasion pour les vignerons de se rencontrer entre eux, de rencontrer leurs clients qui peuvent, quant à eux, mettre un visage sur les vins qu’ils achètent. L’échange se fait facilement et les professionnels peuvent déguster de nouvelles cuvées ou découvrir des domaines… En bref, c’est un moment de partage convivial et c’est super important dans le monde du vin.
Pourquoi avoir choisi Le Pressoir pour accueillir cet événement ?
A.H. : Tout d’abord, parce que Théo et Victor, les gérants du Pressoir, sont des amis. On travaille énormément ensemble et beaucoup des vignerons de mon portfolio sont référencés ici. Ensuite, parce que c’est un endroit chaleureux, spacieux et facile d’accès à Reims.
Quelles sont tes actus du moment ?
A.H. : La première, et pas des moindres, est que Maximilien et moi allons fusionner nos deux portfolios à partir du 1er janvier 2023. Notre nouvelle société s’appellera Terre d’Assemblage et à nous deux, nous ne représenterons pas moins de 50 vignerons français. Nous nous sommes tout de même fixé une limite à 60, pour pouvoir rester ambassadeur de chacun d’entre eux. Et c’est sans compter l’importation de mes vins étrangers. En mars 2023, nous allons d’ailleurs ouvrir une boutique en ligne. Cela nous permettra de mieux couvrir le territoire pour représenter ces vins étrangers, que nous distribuons en exclusivité en France. De jolis projets en perspective !
De son côté, Victor Alberge, l’un des deux gérants du Pressoir, nous accorde un moment dans le rush du salon pour nous donner son point de vue sur le circuit de distribution mis en place par les agents et comment Théo et lui, en tant que cavistes, en tirent parti.
Comment sélectionnez-vous vos vins au Pressoir ?
Victor Alberge : Nous avons la chance d’avoir de bons agents dans la région qui nous font découvrir de belles choses. Cependant, une sélection de vin est très personnelle car, outre la qualité des vins, les affinités rentrent beaucoup en jeu. Quand on aime le travail d’un vigneron et qu’en plus on s’entend bien avec lui ou avec son agent, ça aide.
Quelles relations entretenez-vous avec les agents ?
V.A. : Ceux avec qui nous travaillons le plus sont devenus des amis. Certains nous démarchent, d’autres sont déjà des connaissances. Ça fait maintenant quelques années que je suis caviste, il y a donc des personnes avec qui je travaille depuis longtemps et avec qui je continue de travailler aujourd’hui. Mais nous ne sommes jamais fermés à la découverte : quand quelqu’un vient nous voir avec quelque chose de sympa à proposer et avec qui se tisse une bonne relation, on y va !
Peux-tu me parler de ta relation avec Antoine et son agence ?
V.A. : Avec Antoine, c’est un peu particulier. Avant de de se lancer dans le métier d’agent, c’était un ami avec qui nous partagions déjà de bons moments autour du vin. Quand il a ouvert son agence, nous n’avons pas hésité à le suivre. Et aujourd’hui, nous référençons pas mal de vignerons de son portfolio au Pressoir.
Quels sont les enjeux de cet événement pour vous aujourd’hui ?
V.A. : Ce salon est d’abord l’occasion de nous faire connaître auprès des vignerons, d’échanger avec eux et avec les professionnels. C’est aussi très important de réunir tout le monde dans un même lieu. Habituellement, lorsque l’on fait des dégustations, on va chez chaque vigneron individuellement. C’est assez rare d’avoir des moments où tout le monde est ensemble. Et ces moments sont toujours très enrichissants.
Quelles sont les actus du Pressoir pour cette fin d’année ?
V.A. : Les fêtes de fin d’année approchent à grand pas et nous préparons la sélection des vins que nous allons proposer. Juste avant les fêtes, nous risquons de vous préparer une petite soirée sympa qui nous permettra de conclure cette très belle première année ensemble en beauté… mais je ne vous en dis pas plus pour le moment !
